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La tomodensitométrie(TDM) émet des rayons-X de façon rotatoire autour du patient pendant que la table d’examen se déplace au sein de l’anneau émetteur de rayons-X. L’appareil fait ainsi l’acquisition de plusieurs images. Par la suite, ces images seront reconstruites en incidence coronale et sagittale ce qui ajoutera des informations anatomiques et des éléments diagnostiques. Les indications de la TDM sont nombreuses. Elle permet l’investigation du cerveau, rachis lombaire, massif facial, sinus, cou/ORL, thorax, abdomen, pelvis, ostéo-articulaire , système circulatoire (angio-CT des carotides, du polygone de Willis entre autre pour la recherche d’anévrisme de l’aorte et angio-ct pulmonaire, entre autre pour recherche d’embolie pulmonaire). La tomodensitométrie permet également l’évaluation des maxillaires avec étude pré implants dentaires, et permet aussi la coloscopie virtuelle, indiquée dans le dépistage du cancer colorectal, par la recherche de polypes coliques par navigation virtuelle endoluminale.

La coloscopie virtuelle par étude tomodensitométrique dédiée, non invasive (avec préparation digestive préalable), permet la recherche endoluminale colique de polypes, précurseurs du cancer colorectal. Son taux de dépistage équivaut à celui de la colonoscopie optique, avec un taux de sensibilité et de spécificité de l’ordre de 92%. Il s’agit d’un examen de dépistage, recommandé à la population générale dès l’âge de 50 ans, ou 10 ans avant l’âge d’un néo colique diagnostiqué chez un parent au premier degré.

Le grand avantage de la tomodensitométrie abdominale ou abdomino-pelvienne, est sa capacité d’évaluer simultanément, en un seul examen, l’ensemble des organes, incluant le système digestif, ce qui est très utile dans l’investigation d’un problème de douleur abdominale d’origine imprécise. Par exemple, dans un cas de douleur à la fosse iliaque droite, la tomodensitométrie pourrait identifier une appendicite, une iléite, un calcul urinaire obstructif, une adénite mésentérique (inflammation des ganglions de l’abdomen), ou encore une pathologie ovarienne. La TDM s’avère également utile dans l’évaluation du stade d’une néoplasie, permettant d’évaluer l’atteinte locorégionale et le bilan métastatique (adénopathies, carcinomatose et métastases aux viscères pleins) en un seul examen.

L’évaluation des parenchymes, hépatique, splénique, rénaux, pancréatique, nécessite une injection de contraste iodé afin d’optimiser le dépistage des lésions ou encore de les caractériser pour en connaître la nature; abcès, néoplasie primaire ou secondaire, pancréatite et ses complications. Deux contraintes doivent être exclues, l’allergie à l’iode et une baisse de la fonction rénale. Dans le cas d’allergie à l’iode sévère, une alternative pourra être envisagée, soit l’échographie ou la résonance magnétique, selon le risque/bénéfice. Quant à l’anomalie de la fonction rénale, on s’abstiendra d’injecter un contraste iodé si le taux de filtration glomérulaire (TFG) est < 30 ml/min/1.73m 2. Entre 40 et 55 ml/min, un protocole d’hydratation avant et après l’examen, permettra de diminuer les risques. Le rapport risque/bénéfice doit toujours être considéré.